Bonjour,
J'ai appris récemment que tout élément ressemblant de près où de loin au solfège a été banni des programmes d'éducation musicale au secondaire. A la place, il est question d'analyses des "couleurs", des motifs, etc...
Pour moi celà ressemble à de la musicologie simplifiée, mais je n'ai pas lu l'intégralité des programmes, ni ne connais de professeurs de musique francais.
Je me rappelle simplement que, ne venant pas d'une famille de musiciens, j'étais très heureux de pouvoir être familiarisé avec les bases du solfège et de quelques instruments faciles à appréhender (flûte, tambourin, etc) lors des cours de musique au collège. Le travail d'écoute était par ailleurs aussi là (écoute de différents genres de musique, reconnaissance des différents instruments, etc).
Mon impression première est que cette démarche est étrange. Va-t-on également retirer les pinceaux des cours d'art plastique et se lancer dans l'étude de Boticelli ou de Dali à la place?
Enfin comme je l'ai dit plus haut, je ne connais pas bien les détails des nouveaux programmes, et il est possible que je tire des conclusions hâtives. J'aimerais donc connaître vos opinions et expériences
Education musicale dans le secondaire (en France)
Education musicale dans le secondaire (en France)
- Because in Music, We're All Ears... -
Je me souviens de mes cours de musique au collège, on passait peut-être 15 minutes sur le solfège, et ce exemplifié au piano. Puis 15 minutes de pratique instrumentale, et enfin une demi-heure d'écoute/analyse musicale (de Mozart à Sepultura en passant par Miles Davis ).
Le solfège rythmique est facile à transformer en enseignement ludique, surtout avec des débutants (imiter les rythmes en tapant des mains, lire une partition rythmique en "dooh-dooh" ou "wap-wap" ou je ne sais ), et il permet de comprendre un peu mieux le comment du pourquoi il me semble. Quand à la clé de Sol, elle donne accès au déchiffrage des mélodies de chansons etc.
Evidemment, tout sujet peut-être rendu intéressant en fonction de l'audience et de l'enseignant, et dans le cas du solfège cela peut facilement tourner au rébarbatif sans un peu de créativité. Mais de là à le bannir systématiquement des classes je trouve cela extrême. 8-o
Le solfège rythmique est facile à transformer en enseignement ludique, surtout avec des débutants (imiter les rythmes en tapant des mains, lire une partition rythmique en "dooh-dooh" ou "wap-wap" ou je ne sais ), et il permet de comprendre un peu mieux le comment du pourquoi il me semble. Quand à la clé de Sol, elle donne accès au déchiffrage des mélodies de chansons etc.
Evidemment, tout sujet peut-être rendu intéressant en fonction de l'audience et de l'enseignant, et dans le cas du solfège cela peut facilement tourner au rébarbatif sans un peu de créativité. Mais de là à le bannir systématiquement des classes je trouve cela extrême. 8-o
- Because in Music, We're All Ears... -
Re: Education musicale dans le secondaire (en France)
Bonjour,
je suis professeure d'éducation musicale en collège. Je suis donc bien placée pour témoigner. Effectivement, le solfège n'est pas aux programmes du collège. Les élèves n'ont que 50' de musique par semaine. Dans ce temps très court, ils doivent mettre en place des projets musicaux à partir de chants (voix solistes/chœur, percussions, instruments, MAO, etc...) et acquérir des "stratégies d'écoute" à partir d'un répertoire d’œuvres analysées et contextualisées. Il ne s'agit pas par exemple de lire les notes du thème de la Moldau de Smetana mais de repérer comment ce thème est exploité au fil de l’œuvre tout en plaçant cette œuvre dans un contexte historique (ici les écoles nationales qui font écho aux révolutions du printemps des peuples du XIXe siècle en Europe) et stylistique (comparer avec des œuvres d'autres compositeurs de la même époque ayant d'autres langages ou bien des œuvres traitant du même thème (l'eau) mais dans d'autres styles et époques. Hélas, si on disposait de davantage de temps, nous pourrions évidemment aller plus loin dans l'exploration des codages de la musique...
En fin d'année, je propose aux élèves qui le souhaitent de s'initier à la lecture de partitions par l'intermédiaire de logiciels. Et beaucoup d'élèves sont très heureux d'avoir accès aux clés pour décoder ces mystérieuses partitions. Après, il ne tient qu'à eux de poursuivre cette étude durant l'été!
J'adore mon métier mais je suis très frustrée par les conditions imposées par le système scolaire: 50' par semaine par groupe classe de 30 élèves, c'est vraiment mission quasi impossible quand on a conscience de ce que l'étude de la musique exige comme temps et attention au quotidien...
Mais je fais de mon mieux pour déclencher l'envie chez mes élèves. Et parfois, ça marche!
je suis professeure d'éducation musicale en collège. Je suis donc bien placée pour témoigner. Effectivement, le solfège n'est pas aux programmes du collège. Les élèves n'ont que 50' de musique par semaine. Dans ce temps très court, ils doivent mettre en place des projets musicaux à partir de chants (voix solistes/chœur, percussions, instruments, MAO, etc...) et acquérir des "stratégies d'écoute" à partir d'un répertoire d’œuvres analysées et contextualisées. Il ne s'agit pas par exemple de lire les notes du thème de la Moldau de Smetana mais de repérer comment ce thème est exploité au fil de l’œuvre tout en plaçant cette œuvre dans un contexte historique (ici les écoles nationales qui font écho aux révolutions du printemps des peuples du XIXe siècle en Europe) et stylistique (comparer avec des œuvres d'autres compositeurs de la même époque ayant d'autres langages ou bien des œuvres traitant du même thème (l'eau) mais dans d'autres styles et époques. Hélas, si on disposait de davantage de temps, nous pourrions évidemment aller plus loin dans l'exploration des codages de la musique...
En fin d'année, je propose aux élèves qui le souhaitent de s'initier à la lecture de partitions par l'intermédiaire de logiciels. Et beaucoup d'élèves sont très heureux d'avoir accès aux clés pour décoder ces mystérieuses partitions. Après, il ne tient qu'à eux de poursuivre cette étude durant l'été!
J'adore mon métier mais je suis très frustrée par les conditions imposées par le système scolaire: 50' par semaine par groupe classe de 30 élèves, c'est vraiment mission quasi impossible quand on a conscience de ce que l'étude de la musique exige comme temps et attention au quotidien...
Mais je fais de mon mieux pour déclencher l'envie chez mes élèves. Et parfois, ça marche!